Lady Diana, une princesse qui a « les épaules ».
Cet article fut initialement publié pour Reset.eco
Plus de vingt ans après sa mort, Lady Diana fascine toujours. Entre la saison quatre de The Crown et le biopic Spencer dont la sortie est prévue cette rentrée, la princesse de Galles ne cesse d’inspirer.
Impossible que vous soyez passés à côté des quelques centaines de comptes Instagram qui lui sont dédiés, analysant ses looks les plus emblématiques.
De son pantalon vichy, à sa « revenge dress », des cyclistes sportswear à son fameux pull à moutons blancs (et noir…). Une garde robe iconique, certes, mais également très politique. Parmi toutes ses silhouettes, une pièce semble dépeindre de Diana l’image d’une femme puissante, d’une princesse qui a « les épaules » pour mener à bien les combats de sa vie: Le blazer à épaulettes.
Retour sur un siècle de paddings et autres rembourrages de carrure, sur l’histoire de cette petite épaulette qui en dit long.

Historiquement, la veste à épaulettes tire ses origines du vestiaire militaire. Elle descend de l’épaulière, pièce de métal disposée sur l’armure des soldats qui accentuait la carrure et protégeait les épaules des coups d’épée. Avec les années, l’aspect protecteur se dissipe peu à peu, laissant place à l’épaulette, pièce d’ornement sur laquelle sont accrochés les grades militaires de son porteur. Peu à peu, on la retrouve dans le vestiaire civil.
Dans les années 1910, le blazer typiquement masculin est adopté par les suffragettes, qui en font leur uniforme de manifestation: il est confortable, pratique et il exprime également une prise de position féministe assumée.


Dans les années 30, Elsa Schiaparelli est la première à proposer à ses clientes une fameuse veste aux épaules rembourrées, ouvertement empruntée à la garde-robe masculine. La seconde guerre mondiale et l’engagement des femmes dans les usines démocratisera la blouse à forte carrure. Mais entre rejet des années sombres, et retour des femmes aux foyers, la mode d’après guerre se veut ultra féminine, plus douce et pleine de légèreté. C’est la grande époque des jupes tulipes, du tailleur bar signé Dior et de la taille cintrée.

En 1967, en réponse au désir grandissant d’émancipation des femmes, Yves Saint Laurent offre à la haute couture son légendaire smoking féminin. C’est le début d’une nouvelle ère, celle d’une femme qui s’impose, qui adopte le costume masculin comme expression de pouvoir.


Après un siècle d’allées et venues, le blazer à épaulettes apparait aujourd’hui comme un classique du vestiaire féminin.
Des suffragettes, à Grace Jones, de Jane Fonda à notre Lady Diana, il souligne les épaules de femmes de tous horizons. Devenant une marque d’autorité, de conquête d’un monde dominé par les hommes, il est un véritable symbole de l’empouvoirement féminin.

clara riff