À 100 ans de nous, le maillot de bain
Il est une pièce majeure des garde robes estivales, se retrouve dès les premiers rayons de soleil en couverture de tous les magazines féminins, en vitrine de la moindre boutique. Pourtant, son apparition dans le vestiaire populaire ne remonte qu’à un siècle de nous.
Retour sur les premiers pas timides du maillot de bain sur les plages des années 20.
On situe l’apparition du maillot de bain, comme on l’entend aujourd’hui, à la fin du 19e siècle.
À l’époque le côté pratique du vêtement n’est pas une priorité. Les carcans de la pudeur sont tels que les femmes sont invitées à se baigner dans une tenue composée d’un nombre de pièces démesuré: Une culotte et un pantalon bouffant couvrant les genoux et chevilles, une chemise ample surmontée d’une ceinture corsetée, des bas et autres bonnets. C’est encombrant, peu confortable voire dangereux pour pratiquer la nage, mais qu’importe, tant que les courbes féminines sont bien camouflées.
Les premiers congés payés, popularisent les stations balnéaires et les sports nautiques. On commence alors à revoir la désuétude des costumes de baignade de style victorien… Les nouveaux maillots doivent offrir une plus grande liberté de mouvements aux nageurs qui s’amusent désormais dans les vagues, s’adonnant même à la natation.
Un certain Carl Jantzen Portland et sa Knitting Company met alors au point des « combinaisons en laine » plus proches du corps, qu’il commercialise initialement au sein des clubs de sports nautiques. Le succès est tel que Jantzen lance une production plus large qui trouve désormais sa place sur les plages phares des vacanciers.
Cependant la tenue de bain en laine, si elle est censée tenir chaud, est loin d’être pratique. Après quelques minutes dans les vagues, le tissu gorgé d’eau a tendance à se déformer, à s’affaisser, voire se détricoter, avant de mettre quelques bonnes heures à sécher… La natation est de plus en plus à la mode, les fabriquants doivent s’adapter aux nouvelles exigences en matière de confort.
Speedo, une marque Australienne ajoute sa pierre à l’édifice, et apporte des innovations en matière de textiles et permet enfin la création d’une plus grande variété de maillots, plus confortables, plus pratiques, et qui permettent tout simplement de nager, sans risquer de se noyer sous le poids de la laine trempée…
Les maillots de bain pour hommes comme pour femmes sont assez similaires et se composent généralement d’une sorte de combinaison à manches courtes ou longues et d’un short, associée à des bas longs couvrant la jambe.
Peu à peu ces ensembles de bain se découvrent et se raccourcissent. On commence à délaisser les bas longs pour ne garder que la combinaison, laissant voir jambes, genoux et même cuisses ! Entre désir de coquetterie et effervescence pour ces nouveaux passe-temps nautiques, les années 20 voient naitre un engouement pour le bronzage.
Auparavant marqueur de la classe ouvrière, le corps athlétique et bronzé est désormais à la mode.
Les nouveaux maillots de bains sont pensés en ce sens !
Ils mettent en valeur les courbes du corps féminin, adoptent des décolletés dans le dos et des cols bateaux, se parent de ceintures factices ou de motifs rayés. Les couleurs sont, comme pour les vêtements de ski ou de golf, franches et assumées !
Du rouge primaire, du bleu roi, du vert sapin, de l’orange acidulé. Le maillot de bain n’est plus un simple vêtement utilitaire, mais une véritable pièce de mode dont les plus grands créateurs n’hésiteront pas à s’emparer. De Coco Chanel à Patou, sans oublier la sulfureuse Schiapparelli, tous créeront à leur tour le maillot qui fait rêver les jeunes travailleuses en quête d’évasion sur ces côtes ensoleillées…
Le maillot de bain deviendra une pièce maitresse de notre garde robe estivale.
Il suivra les époques et les tendances, sera le témoin des évolutions techniques, stylistiques, mais également sociétales en découvrant le corps des femmes au gré des modes.
clara riff