À 100 ans de nous, le pyjama
Une soupe et au lit!
Il est notre meilleur ami en ces temps de pseudo-confinements et autres couvre feu, qui nous poussent à vivre comme nos aïeux; aujourd’hui on parle de cette pièce emblématique qui accompagne nos dimanches de flemme: Le pyjama.
Le pyjama semble trouver ses origines en Inde coloniale, entre le 16e et le 18e siècle. Il tire son nom du terme hindou Pai Jamahs « Pantalon large, resserré à la taille » ainsi que du persan Payjamas signifiant « Habillant la jambe ».
Le pyjama à cette époque, c’est un pantalon ample et souple. Il sera rapidement adopté par les colons pour son confort, qui l’exporteront alors en Europe dès le 19e siècle, où il sera majoritairement porté par la classe aisée, attirée par son exotisme exclusif !


Jusqu’en 1920 il sera réservé aux hommes. Mais c’est sans compter sur une certaine Gabrielle Chanel, qui décide que le pantalon ample, intelligemment accessoirisé, pouvait très bien allier confort et élégance. Après une apparition à Deauville en portant son « pyjama de plage », relayée par le magazine Vogue, la tendance est lancée.


Son arrivée dans les grands magasins américains permet au pantalon de flanelle d’entrer dans les foyers plus populaires. Les stations balnéaires voient alors apparaitre bon nombre de ces « étranges robes » (Paris, Élégances et Mondanités, janvier 1931) ou ces « déguisements arlequinesque » (L’Avenir d’Arcachon, août 1931). « Sur cette minuscule plage de la Méditerranée le pyjama est devenu le costume national, on dort en pyjama, on déjeune et dîne en pyjama, on danse en pyjama et on pense en pyjama » (Les Annales Coloniales, janvier 1931).

L’attrait pour les modes androgynes des années 1920 ont largement contribué à populariser cette pièce. Semblable à des vêtements pour hommes, le pyjama donne aux femmes la possibilité de porter le pantalon! Devenant un symbole d’une émancipation féminine frémissante, il reste malgré tout tabous en dehors des codes vestimentaires décontractés de la plage ou de la maison jusqu’à plus tard dans le siècle.
L’histoire raconte même, que Gabrielle Chanel se serait vue refuser l’entrée d’un casino de Juan-lès-Pin, écopant au passage d’une critique acerbe du propriétaire: « Mademoiselle Chanel, vous êtes la preuve vivante qu’il ne faut pas être simplement habillé, mais bien habillé. »

Cette période d’entre deux guerres, prémice d’une nouvelle ère, voit naître une garde-robe plus moderne et fonctionnelle.
La femme à la mode est une femme active, ses vêtements allient désormais confort oui mais sans oublier l’élégance !
clara riff