La Poodle Skirt
Les années 50 nous ont apporté beaucoup de belles choses qui résonnent encore dans nos coeurs aujourd’hui. Le Rock’n’Roll, le jean Levi’s, le Formica ou les derbys noir et blanc (retrouvez mon amour pour cette paire juste ici)
Mais cette décennie aura également vu naitre des modes étranges, qui, à leur manière auront marqué leur époque. Parmi elles, difficile de passer à côté du phénomène au design peut être discutable, mais aujourd’hui mythique des Poodle Skirt.
Décembre 1947, la nuit tombe sur la ville de Los Angeles, rythmée par les chants de Nöel et ses étincelantes décorations lumineuses.
Juli Lynn Charlot, une jeune actrice aux revenus peu adaptés à la vie Californienne se retrouve désemparée face à un dressing au contenu proportionnel à celui de son porte-feuille. Elle est invitée à une Christmas Party et l’occasion y est trop belle pour rencontrer du monde, nouer des contacts si précieux dans le milieu du cinéma.
N’ayant rien de festif à porter et peu de connaissances en couture, Juli Lynn se munit d’un métrage de tissu feutré, y découpe un cercle percé, y ajoute quelques appliqués fantaisies, des motifs de Noël et hop, en un rien de temps sa première jupe est créée. La jeune actrice racontera plus tard que « Le résultat était si attrayant que j’ai reçu de nombreux compliments à la fête. »


Début 1948, en réponse à la demande grandissante des jeunes femmes de Los Angeles, Charlot commence à créer de nouvelles jupes à appliqués. Elle les vend alors dans une petite boutique donnant sur rue, où l’on y croise de nombreux promeneurs de chiens… Il n’en faut pas moins à Juli Lynn pour trouver l’inspiration, et créer notre fameuse jupe. Sur ce même cercle de feutrine, se croisent trois petits teckels, qui deviendront par la suite des caniches, très à la mode à l’époque. La tendance est lancée, et la Poodle Skirt se retrouve rapidement dans la garde robe de toutes les adolescentes américaines.
Mais ce qui fait de cette jupe, un véritable phénomène à l’époque, c’est sa simplicité à être reproduite à la maison ! Rien de plus simple: un métrage de feutre, une bonne paire de ciseaux et deux trois points de couture suffisent à créer sa propre pièce.


Les possibilités de personnalisation de la jupe ont également conduit à son succès. À travers les divers motifs appliqués se reflètent les personnalités, les goûts, les humeurs de chacune. Tandis que les jeunes filles optent pour les motifs mignons et juvéniles, les femmes plus âgées se tournent plutôt vers ceux élégants et abstraits. Des formes géométriques, des lettres, des animaux ou même des plateaux de jeux de société… Les possibilités sont infinies!
Et pour les moins manuelles, Juli Lynn continue de combler les coeurs grâce à ses quelques centaines de variantes, désormais fabriquées en usine.

Les poodle skirt continueront d’être produites par Charlot jusqu’en 1985.
Malgré un engouement qui se calmera dès les années 60, on les retrouvera de nombreuses fois sur les petits et grands écrans, dans diverses boutiques rétro-nostalgiques… Et encore aujourd’hui, celles ci restent un véritable emblème de l’époque !
À leur manière, les jupes caniches auront ajouté une pointe d’humour et de folie au vestiaire morose de l’après guerre.

clara riff